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3 septembre 2020

#30 questions - QUESTION 8

Question 8 – L’instruction

Sait-elle lire, écrire ? Sait-elle signer ? A-t-elle eu des diplômes ?

Louise DOY ne sait pas signer, elle n’a signé aucun de ses deux actes de mariage.

Elle était blanchisseuse, voici la définition du dictionnaire en 1880 :

Le Littré (1880)

BLANCHISSEUR, EUSE(s. m. et f.)[blan-chi-seur, seû-z']

Celui, celle qui blanchit du linge. Blanchisseuse de gros, blanchisseuse de fin, celle qui blanchit le gros linge, le linge fin.

Le métier de blanchisseuse est décrit sur le site suivant :

https://sites.google.com/site/ventdouestlesmetiers/home/blanchisseuse-lingere

"Au XVIIIème siècle on voit apparaître des bateaux conçus spécialement pour les blanchisseuses. Ils sont plats et abrités avec des bords garnis de tablettes pour pouvoir y frotter le linge. Les propriétaires touchent une taxe de quatre sous et un sou pour la location du baquet. 

Les ateliers des petites entreprises de blanchisserie sont insalubres, ils n'ont souvent que la porte pour aérer le local de la buanderie, le linge lavé, bouchant les fenêtres. Pour le repassage on utilise des fers chauffés au charbon de bois, ce qui dégage beaucoup de chaleur et un gaz qui pollue l'air de ces pièces étroites et encombrées de paniers et ballots de linge. Il n'est pas rare pour une blanchisseuse d'avoir deux ou trois patrons. Elle est salariée et a droit au lavage gratuit de son propre linge et celui de sa famille. Peu d'homme travaillent dans cette corporation. Ils sont attachés généralement aux travaux d'entretien des outils ou sont employés comme livreur ou garçon de lavoir. 

C'est un métier physiquement très difficile. Les femmes sont agenouillées toute la journée, le dos courbé sur un baquet, qu'il pleuve, vente ou neige. Si l'eau est gelée, elles doivent quand même laver. Leurs mains sont bleuies par le froid, rougies, abîmée par les lessives qui provoquent souvent des lésions. Ces dernières mal soignées, les mains toujours à l'eau, ont du mal à se cicatrise. Leurs jupes et leurs jupons sont mouillés. On compte de nombreux cas de tuberculose chez les blanchisseuses et les repasseuses qui sont contaminées par le linge, rarement désinfecté lorsqu'elles le prennent. Leurs épaules et leur dos doivent supporter les lourdes charges du linge mouillé. Beaucoup de ces femmes souffrent de varices ou de lombalgies. Les accouchements avant terme sont fréquents. 

Les grandes lessives se font essentiellement aux belles saisons. A la "morte-saison", les blanchisseuses occupent d'autres petits métiers. 

Avec l'industrialisation et le modernisme, le métier se transforme. Au XIXème siècle, on voit de plus en plus de blanchissage à domicile. Les hôtels par exemple et les communautés aménagent des buanderies et des séchoirs dans leurs sous-sol. 

Les lavandières ont la réputation d'avoir le verbe haut et d'être immorales. Dans les buanderies où la chaleur est étouffante, elles passent la plupart de la journée en petite tenue, vêtues d'un jupon et d'une camisole, quand elles n'ont pas une simple serviette nouée sous les bras. 

Le dimanche matin on envoie les apprenties faire la livraison du linge des célibataires, ce qui n'est pas sans danger pour leur vertu."

 

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